mathieu.jpg
peinture2.jpg
nativit st joseph.jpg
un soir un port ba2.jpg

MINÉRALES - LES ROUGES NATURELS

 

Table des matières

Cliquer sur les titres soulignés pour accéder à la rubrique.


- Le cinabre.

- Cinabre (travail du).

- Cinabre noircissement.

- Le réalgar.


 

 

Table des matières

 

 

le cinabre (Voir aussi vermillon de mercure)


 

 

C’est un composé naturel répondant à la formulation chimique HgS (sulfure mercurique).

 

 

Pierres de cinabre

 

 

 

Il est connu probablement depuis la nuit des temps et à travers le monde reconnu comme un des meilleurs pigment rouge.


 

En Égypte antique, on n’en trouve nulle trace. Il semble pourtant qu'il soit connu des grecs dès le VIème siècle av. J.C. et peut être même avant en Asie Mineure.

 

Au IVème siècle av. J.C. Théophraste le mentionne dans son ouvrage “De Lapidibus”.



 

Nuancier des pigments de cinabre

 


Il portera au cours des temps et notamment chez les romains de multiples appellations :

minium, minio, cinabrum, cinnabris, stupium, vermillon… ce qui ne facilitera pas son identification.


 

Pline dans son livre XXXIII, 118 nous parle de la provenance du cinabre et de la préciosité de la pierre, Il démontre aussi toutes les difficultés qu’il y a à trouver un pigment de qualité :

«  Il nous vient guère d’ailleurs que d’Espagne… d’une mine de minium qui fait partie des domaines de l’État romain. Aucune matière n’est gardée plus soigneusement. Il est interdit de l’affiner sur place ; après cuisson, la veine de minium est mise en ballots cachetés et transporté à Rome… une loi en fixe le prix de vente pour qu’il ne dépasse pas la limite de 70 sesterces la livre. Mais on le falsifie de plusieurs manières et c’est autant de gagné pour la société qui le produit. »


 

C’est donc un pigment rare est relativement onéreux.

 

 

Ainsi, Vitruve partage-t-il cet avis lorsque parlant du “Minio”, dans le livre VII de "De Architectura" (Liv.VII ch.5 ,7) il évoque :

« … ce succès que les anciens, ne ménageant ni leur peine ni leur application cherchaient à obtenir grâce à leur talent, on y atteint aujourd'hui par les couleurs et leur apparence séduisante; et si autrefois les œuvres s'imposaient par la finesse du travail de l'artiste, aujourd'hui c'est la somme dépensée par le propriétaire qui lui vaut le prestige. Qui en effet parmi les anciens ne paraît utiliser le minio (cinabre) avec parcimonie, comme on fait un remède ? Aujourd'hui on en enduit le plus souvent des murs entiers, indistinctement. Et de même pour la chrysocolle, la pourpre et le bleu d'Arménie. Quant on en enduit les murs avec ces couleurs, même si elles sont appliquées sans art, elles éblouissent le regard ; et du fait qu'elles sont coûteuses, elles sont mises en dehors des contrats pour être fournie par le propriétaire et non point l’entrepreneur. »





 

 

Table des matières

 

Travail du cinabre :

(Hormis le traitement final, ceci s'applique à presque tous les pigments.)



 


 

 

 

 

La pierre est concassée dans un mortier en acier jusqu'à obtenir une poudre grossière

 


 

 

 


 

 

 

Ensuite elle sera broyée finement sur le "porphyre" puis l'on traitera le pigment par lévigation

 

 

 

 

Viendra en dernier lieu la lente décantation (deux à trois jours) et le 1er séchage.

 

 

 

 

 

 

Et pour terminer, après un dernier traitement, le pigment sera rebroyé longuement puis détrempé.

 

 

 

 

Table des matières

 

 

REVENIR À LA PAGE VERMILLON DE MERCURE. CLIQUER ICI.

 

 

Plus loin, Vitruve signalera déjà l’un des principaux problèmes que les peintres au cours des temps rencontreront avec cette couleur :


« S’il (le cinabre) est appliqué sur les enduits des salles closes, il conserve sans altération sa couleur,. Mais dans les lieux ouverts, c’est à dire dans les péristyles ou les exèdres et autres du même genre, où le soleil ou la lune peut faire pénétrer son éclat ou ses rayons, lorsque l’endroit peint avec le vermillon en est atteint, la couleur s’altére et, perdant sa vertu propre, tourne au noir. »


En effet le cinabre à un isomère de couleur noire : le métacinabre.

Sur la plupart des roches de cinabre majoritairement rouge, nous trouvons des “grains“ noirs :  le métacinabre, qui viendra altérer la qualité de la couleur finale.



Alternance de "grains" rouges et noirs


 



Le cinabre devient noir à la lumière… comment expliquer cela ?



Noircissement du cinabre

 

 

Outre le phénomène d’énantiotropie (la variété rouge change de couleur lorsque la température est >344°C pour devenir du cinabre noir et la variété noire change de couleur en dessous de 344°C pour devenir du cinabre rouge ! )

Ce qui est possible lors de la formation de la roche, mais peu probable sur un mur !



Les chercheurs se perdent en conjecture car ce n’est pas parce qu’un corps à franchi la limite de température de transformation, que celle-ci se manifestera obligatoirement.



Pour certains, il s’agit simplement d’une dissociation en mercure et soufre due au rayonnement solaire .


Pour d’autres encore, c’est la mauvaise union d'un cinabre (HgS) avec par exemple, un minium (Pb3O4) qui en est responsable.

(à noter pourtant que ce type de mélange douteux était connu des peintres, nous trouvons d’ailleurs de multiples avertissements quant à cela. Il est toutefois possible qu’une adultération ai pu intervenir en aval de l’artiste si celui-ci ne préparait pas ses couleurs.)


 

Reste maintenant à éclaircir, (si ce n'est notre cinabre victime du noircissement), du moins cette énigme que nous pose la nature.


 

Donc attention particulièrement dans la peinture à l’eau (enluminure), à ce type de manifestation fortement dommageable.

 

 

 

 

 



 

Ce manque de stabilité n’a été que fort peu préjudiciable à l’emploi du cinabre au Moyen-Âge.

On le retrouve cité souvent en association avec le vermillon de mercure dans de nombreux documents techniques d’époque : ms de Bologne, ms de Padoue, Lebrun…

 


Nuancier cinabre

 

 

REVENIR À LA PAGE VERMILLON DE MERCURE. CLIQUER ICI.

 

 

 

 


 

 

 

 

Table des matières

 

Le réalgar (voir aussi orpiment cliquer ICI)


 


Pierre de réalgar

 

 

Contrairement à l’orpiment, le réalgar (As2S2) est décomposé à la lumière en un mélange de ce dernier et d’arsénolite (As2S3).


 

Pline nous démontre à quel point les appellations de ces couleurs rouges sont sujettes à caution :


«  Le sadix ou sandaraca s’obtient en brulant à portions égales de la rubrique et de la sandaraque native ou rouge de plomb, sorte d’arsenic … » !!!


À noter que la sandaraque est aussi un autre nom du réalgar ( à ne pas confondre avec la gomme du même nom… qui d’ailleurs n’est pas une gomme… mais une résine ! )


 


Réalgar

 

 

 

Il est souvent cité aussi sous le nom d’orpiment rouge pour le différencier de l’orpiment jaune.


Comme ce pigment est peu stable il est difficile de le conseiller et même de le considérer comme un rouge.




Nuancier réalgar

 



 

 

 

 

 

 

Pigments Dangereux (Poussières mortelles)


 

Lors du travail du cinabre et du réalgar, prendre des mesures de précautions personnelles : gants, masques…


NE PAS REJETER LES EAUX OU AUTRES LIQUIDES DANS LA NATURE.


LES STOCKER DANS DES CONTAINERS SPÉCIAUX ET LES REMETTRE À UN CENTRE SPÉCIALISÉ DANS LE RETRAITEMENT DES PRODUITS DANGEREUX.

cliquer ici

 


 

 

(Haut de page)

Image cinabre
 
 
Affichage # 
 
 
Powered by Phoca Gallery