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VÉGÉTALES (en construction) - LA GARANCE

 

 

 

Vitruve (De Architectura) est l’un des premiers auteurs à nous laisser un écrit concernant la garance : « Toutes les teintes pourpres utilisée en peinture sont faites de craie (creta argenta) teinte avec de la garance ou le suc de plusieurs fleurs ». Ainsi, nous la retrouvons sous forme de pigment rose à Pompéi, à Vaison la romaine et dans d’autres fresques romaines ou gallo-romaines.


Vers le Xème siècle Éraclius nous en donne une recette « Fiunt etiam purpurei colores, infecta cocta rubea radice. » ( on fait encore des couleurs pourpres, de la teinture de racines de garance bouillies ). Il s’agit donc là d’une décoction de rhizomes de garance. La “recette” sera reprise ensuite dans la compilation de Jehan Lebègue au XIVème siècle… Puis de nouveau il faudra attendre le XVIIIème siècle (*) pour en voir réapparaître d’autres quelques fois tout aussi approximatives que celle d’Éraclius.

(A l’époque médiévale, si on la retrouve dans quelques écrits : Éraclius : liv.III, ch 33/36, St Audemar : ch 36, Sloane : rec n°1754, Compositionnes : Comp H12-16, f3-8… il pourrait donner à penser que son emploi reste marginal chez les peintres.

Pourtant Mrs Merrifield M.P. in "Original Treatises dating from XIIè to XVIIIé Centuries on the Arts of painting“ fait cette remarque pertinente : « il faut probablement y voir le fait qu’un emploi très courant a engendré l’inutilité d’en faire mention ».

Il est notable aussi que les méthodes d’extraction d’alors étaient peu performantes (il n’est pas fait mention de préparation de “fleur“ de garance, (**) par exemple. En outre, avec les mêmes moyens mis en œuvre, d’autres végétaux ou animaux pouvaient donner un résultat nettement plus avantageux.

Éraclius fait d’ailleurs cette remarque : « il faut 2 fois plus de matière qu’avec la “cimatura” (kermès) car il est moins profond. »)


Au XIXème siècle, J.F.L. Mérimée parlant des laques de garance nous dit que cette dernière est non seulement la plus solide des couleurs extraites des matières tinctoriales, mais elle est aussi celle qui donne les rouges les plus purs. J’ai déjà fait voir dit-il, qu’elle était connue des anciens et qu’elle a dû être employée dès le XVème siècle.  Commentant la recette de Neri  (voir*)  il ajoute : «  Je crois qu’il y a erreur dans cette description. La matière colorante pourpre contenue dans la garance est peu soluble dans les alcalis non caustiques, tel que celui d’une lessive de cendre : il faut faire l’inverse, c’est à dire dissoudre dans une solution d’alun la matière colorante contenue dans la teinture, et précipiter par un alcali. J’ai obtenu, par ce moyen, de la laque très brillante. »


Il est à noter que, tous les ingrédients étant connus et largement utilisés, ce type recette aurait pu être mis en œuvre par les médiévaux.

 

*(Néri en 1733 prescrit de teindre d’abord avec la garance des "tondures" de laine et lorsqu’elles sont chargées d’autant de teinture qu’elles peuvent en prendre, de les faire “débouilir” dans de la lessive, puis de précipiter avec un sel métallique la matière tinctoriale.)

 

** par un traitement spécifique ne présentant aucune difficulté, la “racine” de garance réduite en poudre est débarrassée de ces principaux agents pouvant dégrader la couleur (sucres, mucilage etc. …) Mérimée parle d’ailleurs de la nécessitée d’éliminer « l’abondant colorant fauve ».

Pieds de garances
 
Racines sèches de garance
 
Racines de garance
 
Garance - laques et racines
 
Fleur de racines de garance
 
Laque de garance foncée
 
Laque de garance claire
 
Coquilles de laque de garance
 
Garance - atelier
 
Nuancier des garances
 
 
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