VÉGÉTALES (en construction) - LES POURPRES VÉGÉTALES
Adultérant de la pourpre véritable (pourpre animale) les manuscrits regorgent
de recettes concernant cette falsification. S’il est d’usage courant d’utiliser pour cela les lichens à orseilles, d’autres végétaux, comme l’orcanette, vont être employés.
Dans le Papyrus de Stockholm on n'en trouvera pas moins de 5 faisant appel à l’orcanette. Dans celui de Leyde, onze. Le nom d’orcanette apparaît à la fin du XIVème
de l’Arabe al-henneh ce qui porte à confusion avec un autre végétal : le henné qui donne une couleur orangée. [Ainsi, au Moyen-Âge la distinction entre le Radix alkannæ spuria tinctorum : l’orcanette et le Radix alkannæ vera : le hénné, (qui d’ailleurs n’est pas une racine) ne porte que sur les deux derniers termes].
Outre ces deux piliers de la falsification végétale, le folium (tournesol ou croton des teinturiers) n’est pas en reste. Bien qu’en général il soit plutôt classé dans les rouges.
Bon nombre de recettes, là aussi parsèment l’histoire des techniques de la couleur.
La plante (Chrozophora tinctoria) était assez répandue en Europe du Sud, et fut récoltée jusqu’au XIXème siècle. Le Papyrus de Stockholm le cite pour teindre le tissu, Théophile en donne différentes recettes…
On retrouve aussi dans le livre II de Démocrite une étrange citation d’une algue à pourpre : « L’herbe marine ou Fucus avec de l’eau et du sel, ajoute la laine, retire et lave tu trouveras une belle pourpre »
Ce fucus pourrait être la Posidonia oceanica ou la Zostera marina.
Il est nécessaire aussi de citer les mélanges de couleurs. Ainsi Pline mentionne-t-il la Garance sur indigo (Pline XXXV, 198-48) ou encore Sandragon et indigo (Pline XL)…