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VÉGÉTALES (en construction) - INDIGO & PASTEL

 

 

Le nom “indigo” dérive directement du berceau de cette matière colorante “l'lnde” d'où il fut importé depuis les temps anciens. C'est d'ailleurs sous le nom “d'inde” qu'on le retrouve cité dans de nombreux manuscrits. L'espèce la plus utilisée est l’indigofera tinctoria : buisson d'environ un mètre de hauteur présent à l'état spontané depuis très longtemps dans toute l’Asie tropicale. Semée au printemps, la plante commence à fleurir trois mois plus tard. Ses feuilles prennent alors une teinte un peu violacée. C'est à ce moment que la teneur en “indican" est la plus forte et que l'on effectue la première coupe. La plante repoussant très rapidement, elle fournit généralement encore deux autres récoltes dans I ‘année. Les feuilles, fraichement coupées sont entassées et pressées dans une grande cuve, couvertes d'eau chaude, elles sont laissées à fermenter, fermentation qui favorise l'hydrolyse de l'indican en indoxyle.

Le liquide jaune-verdâtre obtenu est ensuite versé dans une deuxième cuve généralement additionnée de chaux ou de lessive de cendres. II y sera longtemps battu. L'oxygène ainsi apporté permet la précipitation au fond de la cuve de l'indoxyle en flocons d'indigo bleu, ou indigotine. Ce dépôt pâteux est recueilli, filtré, rincé, égoutté et pressé dans des moules sous forme de petits pains qui seront mis à sécher. Ces pains d'indigo, légers, très concentrés, solides, inodores et se conservant indéfiniment pourront voyager sans dommage. L'indigotine est insoluble dans l'eau, l'alcool, l'huile. les acides et les alcalins. Sous l'influence d'un réducteur (métaux alcalins, sulfure ou acide gallique) elle sera transformée en indigo blanc soluble, qui se ré-oxydant au contact de l'air retrouve sa couleur.

Vitruve (De Architectura VII, ch14) parle du pastel pour remplacer l’indigo : « la craie de Sélinonte, teinte avec de la guède est employée comme de l’indigofera en peinture murale »

Il semblerait que le cæruleum dont s’enduisaient les Bretons (Caesar, XIV) était tiré de l’isatis tinctoria (pastel) en effet les noms de tribus (Pict, Scoti, Britanni), veulent dire “les hommes peints” (Brython (breton) vient du gallois bryth : peinture).

Théophile, Éraclius (*), Jehan Lebègue… le citent au M.A. pour la teinture et pour l’enluminure, le bleu des Évangiles de Lindisfarne serait (**) constitué de pastel. Le ms de Bologne (414) donne une recette pour « faire de l’inde avec du pastel » (***). Le manuscrit de Bruxelles (rec.190), lui, nous explique que : « L’inde se fait de fleurs (****) de pastel ou gueste, c’est à dire la florée et farine d’amidon meslée avec urine vinaigre. On en fait des pelottes à mestre à seicher au soleil » Ceci démontre la confusion existant entre les termes désignant l’indigo (inde) et le pastel (guède).

Au XVIIème siècle, Turquet de Mayerne (Rec 144) précise : « - Excellent moyen pour fixer l’indico, le scudegrune et la lacque à l’huile - Calcinés de l’Alum de Roche dans un creuset… Broyés de cette poudre avec les couleurs susdites avec l’huile de noix… et peingnés ; Les couleurs sont beaucoup plus orientales et ayant esté exposées au soleil au vent à la pluye, ni sont point mortes ».

L’usage de ces couleurs va se raréfier au XVIème pour renaître en peinture d’une manière relative vers le XVIIIème ou il sera utilisé : « que pour les draperies qu’on glace de d’outremer » P. de la Hyre.

 


 

(*) Il mentionne l’indigo de Bagdad mélangé avec de la céruse de plomb

(**) “L’indigo” relevé sur les peintures anciennes et difficile à différencier du pastel même lors d’analyses pousées.

(***) Dans le manuscrit de Bologne toutes les recettes concernant l’indigo sont faite avec du pastel

(****) Fleur → fleurée

Tableau des bleus indigofères 640x480
 
Indigo
 
Indigo pierre
 
Main indigo
 
Pastel
 
Indigo &  pastel
 
Comparaison indigo & pastel
 
Broyage de l\'indigo
 
Coquilles d\'indigo
 
Atelier - indigo & pastel
 
Nuancier - pastel & indigo
 
 
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