Blanc de plomb (céruse de plomb)

La cérusite

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cérusite
Ocres jaunes
La forme naturelle de ce carbonate de plomb est rare, c’est la cérusite qui répond à la formule PbCO3. Ce minéral ne semble pas avoir été  beaucoup exploité comme pigment.
Elle était déjà connue sous les sumériens qui lui donnaient le nom de « zatunir » pierre lourde. (Ils appelaient le produit synthétique : « la chose du vinaigre ». )
Les égyptiens ne paraissent pas l’avoir réellement utilisée, il est pourtant probable qu’ils la connaissaient.

La céruse

On travaille le plomb depuis fort longtemps (plus de 6300 ans av. J.-C.).
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Anciens lingots de plomb
Le pigment synthétique est probablement fabriqué depuis lors. Sa formulation chimique (2PbCO3,Pb(OH)2) en fait un carbonate basique de plomb, employé depuis la nuit des temps dans les cosmétiques et dans la peinture.
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Nuancier céruse de plomb
Elle est l’un des premiers pigments artificiels, et c’est avec le blanc de craie,
le blanc le principal du Moyen Âge.
Son nom apparaitrait vers le XIIIᵉ siècle et dériverait du latin “cerussa”
Les recettes de fabrication sont innombrables, tous les auteurs d’ouvrages techniques en parlent : Vitruve, Théophile, Éraclius, Jean Le Bègue, Cennino Cennini, Letonnelier
 
À vrai dire, la méthode est simple : des lames de plomb, du vinaigre et un apport de carbone.
 
« Les romains mettent du sarment dans des tonneaux au fond desquels ils versent du vinaigre et après avoir arrangé les lames de plomb sur le sarment, ils couvrent les tonneaux et bouchent bien toutes les ouvertures. Après un certain temps, ils ouvrent les tonneaux et trouvent le plomb changé en céruse. »
                                                                                             Vitruve “De Architectura Libri Decem”
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Céruse
D’autres auteurs proposent d’enterrer ces tonneaux dans du fumier, le bois étant poreux aux gaz, le dioxyde de carbone se dégageant de la matière organique facilitera la transformation.
Au XIXᵉ siècle, Mérimée proposera d’ajouter du marbre dans le vinaigre.

Procédé de fabrication des ocres

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Les lames de plomb sont déposées dans une caisse   
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On y ajoute du vinaigre chaud
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La caisse sera enterrée dans du fumier pendant plusieurs semaines
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Passé ce délai, la caisse est ouverte
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"Grattage" des lames
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Blanc de plomb non purifié
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Multiple lavage de la céruse, seul le surnageant est gardé
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Lent séchage du pigment
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Conservation

Corruption de la céruse

La céruse peut réagir au contact d’hydrogène sulfuré, elle noircit alors en formant un sulfure de plomb noir. Ainsi apparaît le “grisaillement (noircissement)” des peintures. Ce phénomène altératif de nombreuses huiles peut apparaître aussi lors de mélanges inconsidérés avec des pigments sulfurés comme le vermillon, le cinabre, l’outremer (bleu de lapis)
Début d'un
Début d'un "grisaillement"
C’est à partir du blanc de plomb que l’on produira le massicot, la litharge et le minium (voir Jaunes et rouges).
 
Ce n’est qu’après la découverte du dioxyde de titane en 1807 que l’on commencera à remplacer cet inégalable et dangereux pigment par un autre blanc, semble-t-il alors, moins nocif : le blanc de titane.
 
Pourtant, le blanc de plomb reste aujourd’hui le blanc le plus important pour l’artiste, qu’il peigne à l’eau ou à l’huile.
 
Les autres blancs artificiels sont de peu de valeur en peinture fine, hormis le blanc de zinc utilisé à l’huile en mélange avec la céruse.

AVERTISSEMENT

           Lors du travail de la céruse, prendre des mesures de précautions personnelles : gants, masques, combinaison…

NE PAS REJETER LES EAUX OU AUTRES LIQUIDES DANS LA NATURE.
LES STOCKER DANS DES CONTAINERS SPÉCIAUX ET LES REMETTRE
À UN CENTRE SPÉCIALISÉ DANS LE RETRAITEMENT DES PRODUITS DANGEREUX

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