Les jaunes d'origine naturelle

Le réalgar

(pour le réalgar, voir aussi les rouges naturels)

 

Bien que nous puissions le considérer comme un rouge (au sens médiéval), le réalgar dans le temps perdra sa belle couleur vermillon orangé au profit d’un jaune plus ou moins lumineux en fonction de son âge.  (Voir : Les rouges naturels).

 

Ces deux minéraux sont connus depuis la nuit des temps. Ce sont des sulfures d’arsenic naturels. (As2S3 ) pour l’orpiment et (As2S2) pour le réalgar.

Il est bien souvent difficile de les séparer, car dans la littérature technique, ils sont presque toujours cités l’un après l’autre, ou l’un avec l’autre, voire quelques fois confondus. (Souvent dans les manuscrits médiévaux, ils portent le même nom d’orpiment, seul l’adjectif rouge, ajouté pour le réalgar, permet de le reconnaître.)

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Pierre de réalgar
Enluminure Arthur & Lancelot f°1 v. plan de fuite « paysage »
Nuancier de réalgar

L'orpiment

L’orpiment était connu au moins depuis la XVIIIᵉ dynastie puisque l’on en retrouve traces à Thèbes dans une nécropole ainsi que dans la tombe de Toutankhamon. Il est cité dans le Livre des Morts et sur certains ostraca.

Enluminure Arthur & Lancelot f°1 v. plan de fuite « paysage »
Pierre cristalisée d'orpiment

Pline les cite à de nombreuses reprises, il en va de même pour Vitruve, Dioscoride … Il est à noter que le nom d’orpiment vient du latin auripigmentum, le pigment d’or. Pline, d’ailleurs, dans le livre XXXIV écrit :

« L’arrenicum est un autre dérivé de la même substance. La meilleure sorte est colorée d’une fine tonalité d’or. … ».

Enluminure Arthur & Lancelot f°1 v. plan de fuite « paysage »
Nuancier d'orpiment

Calciné légèrement, il devient jaune souci. En 1766 R. de Piles (122) conseille : 

« Pour le calciner, on le met au feu dans une boite de fer, ou dans un pot bien bouché : mais peu de gens veulent faire cette opération, parce que la fumée et mortelle. »

Enluminure Arthur & Lancelot f°1 v. plan de fuite « paysage »
Jaune d'orpiment.

Pigment redouté pour son odeur caractéristique d’ail et sa réputation de couleur vénéneuse il a souvent servit à remplacer l’or dans les manuscrits.

De nombreuses recettes le conseillent pour :

« peindre lettres comme or » par exemple dans le manuscrit de Padoue :

« broyer l’orpiment avec gomme et eau puis écrivez

Terre de Sienne
Nuancier des jaunes d'orpiment

Turquet de Mayerne dans sa recette n° 152 intitulée "of orpiment " écrit :

« Il y a deux sortes d’orpiment  nécessaires pour la peinture or. L’un est jaune l’autre rouge. Ils doivent être broyés d’abord dans l’eau et une fois sec, on peut facilement les détremper à l’huile. »

Toutefois, il remarque que ce dernier est relativement anti-siccatif.

 

L’orpiment est un pigment dangereux pour les peintres et pour les autres couleurs.

À ne mélanger sous aucun prétexte avec les pigments issus d’oxydation de métaux.

 

Le broyage de l’orpiment est un peu particulier, car la pierre étant lamellaire, il faut recourir à des médiateurs externes pour réussir à briser ces lamelles.

Nuancier orpiment et réalgar
Nuancier orpiment et réalgar

Le broyage de l'orpiments et du réalgar est dangereux.(Intoxication par les poussières d'arsenic, etc. …)
 
À ne pas recommander sans expérience. Faire preuve de multiples précautions de sécurité.

Prendre des mesures de précautions personnelles : gants, masque, combinaison...

 

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