Le bleu d'azurite
Le bleu d'azurite
Pigment bleu composé de carbonate basique de cuivre 2CuCO3.Cu(OH)2 remplaçant très souvent le lapis-lazuli (*) avec lequel il peut facilement être confondu.
(Certaines couleurs d’azurite obtenues après traitement, par lévigation sont presque aussi profondes que le bleu outremer. Avec toutefois une petite pointe de vert qui trahit son origine).
- (*) Contrairement aux croyances communes, l’azurite a été le pigment bleu le plus utilisé en Europe au Moyen Âge (et ceci, jusqu'au XVIIᵉ siècle). (Même si, l’outremer naturel fut mentionné plus souvent dans les traités.)
En Égypte antique, on la retrouve déjà sous la IVᵉ dynastie.
Toutefois, comme plus tard dans le monde romain, elle subira la concurrence du bleu égyptien beaucoup plus abondant.
Pline la cite dans le livre XXXV, sous le nom “Armenium”, dans sa « liste des couleurs remises au peintre ».
Ou encore sous le nom de Kyanos. Cyanos pour Dioscoride, cyanos autophyes pour Théophraste, Théophile : lazure , azur, Cenninni : azur, azzurum theothonicum...
Traitée avec une “lessive” lors du broyage final, on peut renforcer sa couleur.
Cependant, il est nécessaire de ne pas trop en ajouter, car dans les deux jours, le bleu royal se transforme en vert sale.
De même que Cennino Cennini au XVᵉ, Norgatte au XVIIᵉ, conseille :
« Si vous les broyez très finement, ils perdent instantanément leur beauté devenant anémique et morts »
Elle reste très sensible aux acides, chauffée, elle noircit.
La pierre peut aussi être associée à de la malachite. Dans ce cas, un concassage et triage scrupuleux sera nécessaire.
Préparation d'une pierre d'azurite.
Préparation d'une pierre d'azurite.
Turquey de Mayerne nous dit qu’elle venait des Indes. Ainsi, au folio 15 :
- « Couleur bleu de la pierre qui vient des Indes et se tire des mines d’argent ».
Mais également d’Allemagne :
- « de mesme m’est arrivé au lapis Armenium venu de Schwatz qui s’appelle en allemant Berg blaw ».
En fait l’azurite est une matière courante et ces différents noms permettent de connaitre un peu son origine : bergblau, bleu d’Allemagne, bleu de Hongrie, lapis arménius…
À l’huile, Turquet de Mayerne conseille de mélanger le pigment avec de l’huile d’aspic.
Il est préférable de le protéger ou de l’englober avec un vernis, voire un vernis gras.
Il préconise aussi de l'utiliser en mélange avec du jaune d'étain pour faire « beau vert ».
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