Le bleu égyptien

Le bleu égyptien ou fritte d'Alexandrie

Le bleu égyptien ou fritte d'Alexandrie

Le bleu égyptien est une couleur intéressante qui ne connait que peu d’altération dans le temps.

C'est un silicate double de cuivre et de calcium dont la composition chimique est CaCuSi4O10

Image
Nuancier de bleu égyptien.

C’est certainement le premier pigment synthétique inventé. Il est probable qu’il est né des mains des artisans de la poterie vitrifiée, mais on ne possède aucun document égyptien d’époque décrivant sa fabrication.

Sa conception, remonterait à la période prédynastique. Certains situent sa découverte vers - 4500.

Il s’est ensuite, aux cours des siècles, répandu dans tout le bassin méditerranéen.

Ainsi, on le retrouve à Knossos, Mycènes, Pilos… en Grèce ;

à Pompéi, Herculanum… chez les romains puis au Moyen âge dans toute une partie de l’Europe.

Image
Pigments de bleu égyptien de l'Atelier.


Les papyrus (textes hiéroglyphiques linéaires) parlent de lui comme d’un lapis-lazuli fabriqué, en opposition au véritable lapis venant d’Afghanistan qui était une couleur forte onéreuse déjà à l’époque.

Les grands auteurs romains ou grecs le citent ainsi Théophraste dans son "De lapidus,VIII, 55". Puis, nous le retrouverons chez Vitruve (De architetura, VII, 12) chez Pline l’Ancien (Histoire naturelle, XXXIII, 161-164)

Son utilisation se serait grandement ralentie vers le VIIᵉ siècle.

La dernière utilisation attestée de ce pigment remonterait au XIᵉ siècle à San Clemente de Rome.

Image
Sacramentaire de Winchcombe (f° 8r.).

On retrouve, en enluminure, l’utilisation de bleu égyptien dans le sacramentaire de Winchcombe (Xᵉ siècle-XIᵉ siècle, 985-1009) B.M. d'Orléans, Initiales ornées. (France, Orléans. Médiathèque, MS 127 f° 008r.)

Image
Fritte d'Alexandrie.

Préparation d'une pierre d'azurite.

C'est un texte de Vitruve du Iᵉʳ siècle av. J-C qui donne les indications les plus claires sur sa fabrication :


Minerai de cuivre, sable calcaire et natron.


  • « La fabrication du bleu céruléen été mise au point à Alexandrie, et plus tard Vestorius en a fondé une fabrique à Pouzzoles. C’est un produit tout à fait étonnant par les ingrédients à partir desquels il a été mis au point. On broie du sable avec de la fleur de nitre, assez finement pour obtenir une sorte de farine ; et, lorsqu’on y mélange du cuivre à l’état de limaille à l’aide de grosses limes, on arrose le tout, pour qu’il s’agglomère ; puis en le roulant dans ses mains, on en fait des boulettes que l’on rassemble pour les faire sécher ; une fois sèches, on les met dans un pot de terre cuite, et les pots sont portés dans des fours : ainsi, quand le cuivre et le sable entrant en effervescence sous la violence du feu se sont fondus ensemble, en se donnant l’un à l’autre et en recevant l’un de l’autre leurs sueurs, ils abandonnent leurs caractères individuels, et, leur être propre anéanti par la violence du feu, ils sont réduits à l’état de couleur bleue. » (Livre VII , 12,).


Vitruve mentionne ce bleu de grande renommée des Romains sous le nom de cæruleum, mais également de « bleu d’Alexandrie ».


Image
Pot de bleu d'Alexandrie.

Au Moyen Âge, il semblerait que ce procédé se soit progressivement perdu après la chute de l’Empire romain d’Occident et Isidore de Séville 1ᵉʳ quart du VIIᵉ siècle est le dernier auteur à en parler.

Image
Pots de pigments de bleu égyptien de l'Atelier.

Contact

Adresse postale

Mireille et Renaud Marlier

15, Route de l'envers

88120 BASSE SUR LE RUPT

Courriel

contact@enluminure-peinture.fr

Téléphone

+33 (0)7 81 92 54 12

Image