Les terres de Cassel et de Cologne.
(Dénomination du XVIIIᵉ siècle)
Terre de la région de Cassel ou de Cologne en Allemagne dont la composition est un mélange d’acides humiques, d’argile et de lignite. Elles sont considérées à tort comme des terres bitumineuses.
La terre de Cologne est légèrement plus foncée que celle de Cassel.
Ce sont des dépôts fossilisés d’origine végétale issus, par exemple, des régions de tourbières et lignites enrichis en sel de fer contenu dans le sol.
Les anciens en parleront notamment Turquet de Mayerne qui la cite à plusieurs reprises.
Mérimé dans son “traité de la peinture à l’huile” sur les terre de Cassel et de Cologne :
- « Ce sont des terres bitumineuses provenant, à ce que l'on suppose, de la décomposition de bois enfouis : aussi les minéralogistes· leur ont donné le nom de lignites. »
Les bruns Van Dick
Mélange d'hydroxyde ferrique, d’oxyde de fer Fe2O3 , d’argile et de matière humique.
C’est aussi le nom générique des couleurs du type terre de Cassel, terre de Cologne.
Pigment connu depuis au moins le XVIIᵉ siècle.
La dénomination de brun Van Dyck regroupe, à vrai dire, des bruns de différentes origines.
Autrefois, c’était un pigment naturel organique : les terres de Cassel et de Cologne. Il était donc connu depuis bien avant son utilisation par le peintre (Antoine van Dyck 1599-1641).
En 1620, Turquet de Mayerne écrit :
- « Colniche erden, faict un noir qui ne seiche pas aisément. »
En fait, à l’instar des terres de Cassel et de Cologne, la compostion chimique de ces terres les rendent relativement antisiccative ; d’ailleurs dans son traité “De la Peinture à l’Huile”, Jean François Mérimé écrit :
- « Un autre inconvénient grave de ces terres bituminineuses est d'empêcher les huiles de sécher c'est pourquoi , si on veut les employer, il faut les broyer avec de l'huile três siccative; et pour compenser ce qu'elles perdent à l'air, on doit les mêler avec des couleurs très fixes… »
Le Pileur d’Apligny y fait allusion à la page 17 de son traité :
- « Le brun d'Eſpagne eſt d'un rouge fombre & terne ; c'eſt avec cette terre , qu'on nomme auſſi terre de Cologne»
Les autres bruns Van Dyck :
Ce sont antérieurement des oxydes de fer calcinés plusieurs fois, parfois avec une addition de pigment noir. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui puisque c’est sous cette appellation que l’on vend un brun rouge qui n’est autre qu’un ferrocyanure de cuivre.
Le bitume de Judée
Souvent confondu avec les terres de Cassel, de Cologne ou les bruns Van Dyck, le bitume de Judée nous venait depuis l'Antiquité du Moyen-Orient.
Les terres bitumineuses ou les bitumes sont présents un peu partout dans le monde.
Celui de Judée est un bitume naturel recueilli dans la région proche du lac Asphaltite en Judée.
C’est un composé d’hydrocarbures dans lequel nous retrouvons du soufre libre.
Déjà connu sous l’Antiquité, Pline en signale divers gisements :
“Livre XXXV. LI ” :
- « Le bitume approche du soufre ; c’est tantôt un limon, tantôt une terre : un limon, sortant d’un lac de Judée, comme nous avons dit ; une terre, en Syrie, autour de la ville maritime de Sidon. Dans ces deux états, il s’épaissit et se condense. Il y a aussi un bitume liquide, témoin celui de Zacynthe et celui qu’on apporte de Babylone ; ce dernier bitume est blanc. Le bitume d’Apollonie est liquide aussi. Tous portent en grec le nom de pissasphalte, comme qui dirait mélange de poix et de bitume. On trouve aussi un bitume gras et semblable à l’huile, en Sicile, dans un ruisseau d’Agrigente, dont il gâte l’eau. Les habitants le recueillent avec des panicules de roseau, auxquelles il s’attache très-aisément. Ils s’en servent pour alimenter les lampes en guise d’huile, et aussi pour la gale des bêtes de somme ».
Le bitume de Judée était déjà employé dans la peinture au Moyen Âge.
Nombre de manuscrits en parlent, mais c’est surtout à la Renaissance que ce dernier fera le “bonheur” de certains peintres et le malheur des tableaux à l’huile où il fut employé.Contact
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