Jaune de Naples
On le nomme aussi jaune d’antimoine. Composé soit d’antimoniate de plomb (Pb3(SbO4), soit de métaantimoniate de plomb, nous obtenons alors un Pb(SbO3).
Nous pouvons trouver aussi d’autres métaux (zinc, bismuth …) entrant dans la composition du jaune de Naples.
C’est un jaune connu depuis fort longtemps (verre de la XIXᵉ dynastie en Égypte coloré avec cette couleur).
Il semble pourtant disparaître de la palette des peintres et n’être redécouvert qu’à la fin du Moyen Âge. Le “Pirotechnia” de
V. Biringuccio en fait mention au début du XVIᵉ siècle.
Préparation du jaune de Naples
Il est à noter aussi que ce pigment peut désigner la roche éruptive de la région du Vésuve.
Ainsi, le Pileur d’Appligny écrit :
« il est certain que la véritable espèce de jaune de Naples, produit par les éruptions du Vésuve, est fort différente du jaune que Monsieur Fougeroux a imité… »
Jaune de plomb et d'étain
Jaune utilisé dès l’époque romaine (tesson de verre du IVᵉ/Vᵉ siècle ap. J.-C.
On le retrouve fortement employé dans les peintures du XVᵉ/XVIᵉ siècles.
Le Dœrner institut a répertorié 154 peintures réalisées de 1300 à 1750 qui utilisent ce pigment.
Ce jaune est classé en deux catégories principales, le I et le II.
Le jaune I, de formule Pb2SnO4 Il est préparé en chauffant à 850°C du minium et de l'oxyde d’étain.
Pour les Ateliers du nord, une seule recette au XVIᵉ siècle nous en donne la préparation.
Le Jaune II, de formule Pb(Sn,Si)O3 est obtenu en grillant du plomb et de l’étain à l’air, ensuite le mélange est fondu avec du minium et du sable blanc.
Le jaune II serait apparu en premier et aurait disparu plus tôt que le jaune I
C’est un jaune plus spécifique des Écoles italiennes (vénitiennes). Le giallo di vetro du manuscrit de Bologne.
C’est, en effet, dans ce dernier que l'on y trouve l’une des rares recettes :
(Recette 272)
« Pour faire du verre jaune (verre de chapelet), prendre une livre de plomb, deux d’étain, mélangez et calcinez, et faire le verre pour les chapelets. »
(Recette 273)
« Prendre deux livres de ce mélange de plomb et d’étain calciné qui est deux livres de verre de chapelets. Deux livres et demi de minium et une livre de ce sable du Val d’Arno en poudre très fine ; mettez le mélange dans le four et laissez-le s’affiner. Et, la couleur sera parfaite. »
C’est un pigment demandant des fours à hautes températures, il était probablement fabriqué par les verriers.
On le trouve souvent dans les manuscrits anciens sous les noms de massikot, massicots (à ne pas confondre avec son homonyme le massicot de plomb, en dessous), c'est le giallolino de Cennino Cennini.
Massicot de plomb
Le massicot comme la litharge et un protoxyde de plomb (PbO), ils se différencient principalement par la couleur. La nuance jaune (pour le massicot) ou orange claire (pour la litharge) il se détériore très rapidement.
Le massicot est obtenu par chauffage modéré du blanc de plomb. (À 300°C la céruse se décompose en gaz carbonique et eau (qui s’évaporent) et en oxyde de plomb en poudre jaune. C'est le massicot.
Pour la fabrication du massicot, voir la page consacrée à la fabrication du minium.
Bien que fréquemment recommandée comme "beau" jaune, la couleur n’est pas très stable à la lumière et vire rapidement à un vert/jaune sale. (voir le nuancier au-dessus).
Risalgallo - Le jaune d’arsenic
"Obtenu par chauffage en creuset d’un mélange de soufre et d‘anhydride arsénieux."
Selon les vagues notes trouvées dans les manuscrits, il y a souvent confusion dans les ingrédients utilisés.
Soufre et d‘anhydride arsénieux. Ce serait alors un orpiment artificiel… ou mélange de chaux vive et d’arsenic.
Cennino Cennini nous en parle un peu à la recette XLVIII : “De la nature d’un jaune que l’on nomme risalgallo” (jaune minéral).
« Il y a un jaune que l’on nomme risalgallo qui est proprement toscan. On ne s’en sert pas parmi nous, si ce n’est quelquefois sur panneau. Il n’est pas bon de l’avoir en sa compagnie. Pour le broyer, il faut agir comme avec les autres couleurs. Il veut être beaucoup broyé à l’eau claire. Prends garde à toi ! »
Orpiment artificiel tiré de "Secret concernant les Arts et Métiers." 1716 Paris :
« Prenez vingt parties d'arsenic & une de fleur de soufre ; sublimez le tout sur feu de sable, dans le fourneau des ouvriers du cuivre ; l'opération finie, vous trouverez l'orpin au haut du sublimatoire ; vous séparerez la tête morte, & vous le réduirez en poudre impalpable. »
Une extrême prudence est requise quant à la nomenclature des pigments de cette époque.
La fabrication des jaunes artificiels est très dangereuse (Intoxication par les vapeurs chimiques, etc. …)
À ne pas recommander sans expérience. Faire preuve de multiples précautions de sécurité.
Prendre des mesures de protection : gants, masque, combinaison...
NE PAS REJETER LES EAUX OU AUTRES LIQUIDES DANS LA NATURE.
LES STOCKER DANS DES CONTAINERS SPÉCIAUX ET LES REMETTRE
À UN CENTRE SPÉCIALISÉ DANS LE RETRAITEMENT DES PRODUITS DANGEREUX
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