La tradition veut que ce soit Zozime le Panapolitain (IIIᵉ siècle App. J.-C.) qui soit à l’origine de la découverte des composants du cinabre (soufre et mercure).
Et ce serait Geber (latinisation d'Abu Mūsā Jābir ibn Hayyān), alchimiste persan au VIIIᵉ siècle, qui serait l'instigateur de la découverte de sa fabrication.
Pourtant, ce furent très probablement les chinois qui l’ont fabriqué en premier, par voie sèche, en faisant fondre un mélange de mercure et de soufre.
C’est donc un sulfure de mercure sublimé répondant à la formulation HgS comme son parent proche, le cinabre.
Théophile (Liv.I Ch. XLI), nous en donne le procédé :
« … prenez du soufre (il y en a de trois espèces, du blanc, du noir et du jaune), et le brisant sur une pierre sèche, ajoutez y la moitié de mercure pesé à l’équilibre des balances, après avoir soigneusement mêlé, mettez dans un flacon de verre, le couvrant de toutes part d’argile, fermez l’ouverture de crainte que les vapeurs ne sorte, et placez le près du feu, pour qu’il sèche. En suite mettez-le au milieu des charbons ardents, et aussitôt qu’il commencera à chauffer vous entendrez du bruit à l’intérieur, indice que le mercure se mêle au soufre enflammé : quand le son aura cessé, ôtez aussitôt la bouteille, et l’ouvrant prenez la couleur.»
Préparation du vermillon de mercure par voie sèche
Nous retrouvons nombre de recettes tout au long du Moyen Âge : Petrus de S. Audemar, Jehan le Bègue, ms. de Bologne…
Ainsi que, naturellement Cennino Cennini (Ch. XL) qui fait cette remarque fort intéressante concernant sa provenance et sa nature dans la peinture :
« Il y a une couleur rouge que l’on nomme cinabre ; il se fait chimiquement, se travaille à l’alambic. Le travail serait trop long à donner, si tu veux en prendre la peine, tu trouveras bien des recettes, particulièrement chez les moines ; mais je te conseille de ne pas perdre de temps dans les incertitudes de la pratique, d’en prendre purement chez les apothicaires, où tu en trouveras pour ton argent. »
Déjà à cette époque, l’artiste, surtout dans une ville d’art, ne fabriquait plus ses pigments, mais les achetait chez les marchands de couleurs du moment !
Il conseille aussi de le garder de l’air, stipulant qu’il se conserve mieux sur panneau que sur mur (voir noircissement du cinabre).
Outre la voie sèche, à l’image de l’alchimie où voisinent souvent ces deux voies, il est possible d’obtenir un vermillon de mercure par voie humide.
Ce procédé serait plus récent (bien qu’en théorie, il soit aussi accessible que le premier) et semble être connu en occident, au moins depuis le XVIIᵉ siècle.
(G.Schultz en décrit la fabrication dans un document de 1687).
C’est par une trituration de soufre et de mercure que l’on peut obtenir, en ajoutant un puissant alcalin, notre couleur.
La première trituration se fait en général à température ambiante, assez chaude tout de même.
(Mérimée conseille de faire la trituration sur bain de sable, mais en été, sous un fort soleil, le résultat est identique, même s'il prend plus de temps).
Préparation du vermillon de mercure par voie sèche
Au bout de quelque temps le tout vire au rouge. Le Vermillon de mercure est récupéré.
Il est nécessaire ensuite de bien le laver afin d'éliminer le soufre combiné avec l'alcalin utilisé.
Enfin, le pigment sera traité, relavé puis séché.
Mérimée dit qu’en deux heures, par ce procédé, on peut convertir en vermillon plusieurs livres de mercure.
La fabrication du vermillon de mercure est très dangereuse (Intoxication par les vapeurs chimiques, vapeurs mortelles, etc. …)
À ne pas recommander sans expérience. Faire preuve de multiples précautions de sécurité.
Prendre des mesures de précautions personnelles : gants, masque à gaz, combinaison...
NE PAS REJETER LES EAUX OU AUTRES LIQUIDES DANS LA NATURE.
LES STOCKER DANS DES CONTAINERS SPÉCIAUX ET LES REMETTRE
À UN CENTRE SPÉCIALISÉ DANS LE RETRAITEMENT DES PRODUITS DANGEREUX
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