Il semblerait, de prime abord, que le résinate de cuivre ait été surtout utilisé vers la fin du XVᵉ siècle.
Nuancier des principaux verts résinate de cuivre.
C’est un composé d’acétate ce cuivre et de résines… (Térébenthine de Venise, colophane…) dans lequel nous retrouvons principalement des acides abiétique, acides déhydro abiétique et acides déhydro déhydro abiétique (ces deux derniers se forment lors de la dégradation de l’acide abiétique au cours du vieillissement.)
Il fut identifié dans de nombreuses peintures des Ateliers du nord et Ateliers italiens du XVᵉ au XVIIIᵉ siècle. (Van Eyck, Bouts, Vermeer, Bellini, Véronèse…)
C’est, pour la peinture à l'huile, quelques fois, le « surnageant » visqueux et légèrement liquide qui est utilisé, principalement en glacis.
Résinate de cuivre.
Ce liquide visqueux est insoluble dans l’eau (donc dans les liants pour enluminure).
En fonction de la cuisson, nous pouvons obtenir plusieurs nuances de verts : (du vert bleuté foncé au vert herbe).
Préparation du résinate de cuivre
La partie restée dans le filtre servira, après séchage complet, de pigment pour l'enluminure.
Le liquide visqueux photo du dessus), peut être déjà utilisé En peinture à l'huile (glacis).
Toutefois, le traitement du résinate n'est pas encore terminé.
Puis à feu nu et l'on ajoutera une huile préparée spécialement. Le temps de chauffage et la température, une nouvelle fois, pourront déterminer la couleur finale.
Le résinate huileux, à gauche, sous forme de teinture, sera conservé en flacon bouché. Il sera utilisé en glacis, particulièrement en peinture à l'huile.
Le résidu, partie solide, à droite, restée dans le filtre, sera séché, puis broyé
pour servir ultérieurement de pigment.
La fabrication de ce pigment reste simple, même si elle n'est pas sans risque pour le praticien.
Le pigment séché de l’acétate de Cu. ainsi traité peut être broyé et utilisé avec les liants conventionnels de la peinture à l’eau.
(Il est à noter qu’alors ce vert sera nettement moins agressif pour le support. Même si comme pour le “vert de gris“ la dégradation de ce type de pigment dans le temps reste aujourd’hui irréversible.
Marion Alter dans sa thèse de doctorat : (Altération de pigments verts à base de cuivre dans des peintures de chevalet des XVe-XVIIe siècles - Etude du mécanisme de brunissement de l’acétate de cuivre et du résinate de cuivre)
indique que :
« … l’altération des pigments est due à l’action conjointe de la lumière et du dioxygène atmosphérique, avec la formation de complexes peroxo [CuII(CH3CO2)2O22-CuII] responsables du changement chromatique. »
D'après certains auteurs, il aurait été utilisé dans les enluminures du VIIIᵉ au XIVᵉ siècle. Pourtant, aucune preuve formelle n'existe d’une préméditation technique.
Il est communément considéré, en effet, que les résinates auraient pu se former au cours du temps par réaction avec les liants ou les produits de fabrication des pigments… (?)
Toutefois, une étude de P. Dizabo et C. Pepe (laboratoire de spectrométrie moléculaire, Université Pierre et Marie Curie : Paris) menée à la fin du XXᵉ siècle, démontre sans ambiguïté la présence de dérivés de colophane dans la préparation des pigments verts utilisés dans la peinture d'un manuscrit du XIIᵉ siècle.
Pigments et teintures de deux résinates. L'un vert foncé (cuisson courte), l'autre vert pomme (cuisson longue).
Pierre Turquet de Mayerne est le premier auteur à nous en donner deux recettes au début du XVIIᵉ siècle.
(F° 31 & 32) :
« Beau vert. Prenés térébenthine de Venise ; huile de térébenthine, meslés, adjoutés vert de gris mis en morceaulx ; mettés sur cendres chaudes, et faites bouillir doucement. Essayés sur le verre si la couleur vous plait. … »
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