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Trichromie ancestrale - LA TRICHOMIE ANCESTRALE

 

 

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La trichromie Blanc, noir & rouge.

L'émergence du bleu.

Couleur et lumière.

Schémas - évolution de l'utilisation des couleurs.

Schémas - évolution du concept de couleur.

 

 

 

 

 

« Les philosophes disent que I’on peut voir aucune chose qui ne soit revêtue de lumière et de couleur.
C'est pourquoi il existe entre les couleurs et les lumières une très grande parenté qui permet de voir.
On comprend l’importance au fait que, si la lumière meurt, les couleurs meurent également et lorsque
la lumière revient, les couleurs se rétablissent en même temps que la force des lumières »


(Léon Batuista Alserti, “de la peinture” 1435).



 

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La trichromie : blanc, noir & rouge


Dans les civilisations “archaïques”, la perception de la couleur est empreinte de symbolisme et c'est cette symbolique qui conditionne l'emploi des couleurs.

On y retrouve toujours la trichromie blanc, noir, rouge, dans laquelle les couleurs s'expriment comme des qualités pour le regard. Cette notion fondamentale perdurera en

Occident jusqu'au XIème siècle (1).

Dès l'Antiquité, l'utilisation de la pourpre (déviation du rouge) va venir compléter cette trichromie ancestrale. Son usage, auréolé d'un prestige constant se poursuivra jusqu'au

XVème siècle.

Reine des couleurs après l'avènement du christianisme, elle deviendra le nouveau canon symbolique de toute représentation divine. Ne jouissant pas toutes du même prestige, les couleurs ne possèdent pas le même statut. L’univers du Haut Moyen-Age occidental se limite aux trois couleurs anthropologiques fondamentales :

Le blanc a deux contraires : le rouge et le noir. L'utilisation des combinaisons blanc /rouge et blanc / noir permet d'exprimer toutes les relations de valeur aux intensités construites sur des articulations comme clair/sombre, pâle/coloré, vide/plein, triste/gai, etc…

Les autres couleurs n'ont pas réellement de place signifiante, elles sont réduites à un rang et à un rôle subalterne. Ainsi, le jaune est assimilé à un blanc, le bleu et le vert sont considérés comme des noirs d'un “type” particulier symbolisant le concept de “sombre”.

Le rouge demeure la couleur par excellence. Il faudra attendre le XIᵉ siècle pour voir le recul de la trichromie au profit du vert, du jaune et surtout du bleu.


Aussi même si le pape Innocent III se raccroche encore au blanc des vierges, au rouge des martyrs, au noir de l'affliction et de l'abstinence, notons le progrès plein de nouveauté marqué par Saint-Bernard de Clairvaux, père des abbayes de Cîteaux et de Cluny, qui minimise l’opposition blanc-noir au nom du salut et de la charité et, ceci, bien que les blancs signifient toujours joie et gloire et le noir pénitence.


Un essor dans la notion de nuances et de couleurs apparait dans l'éclat du vitrail.

Vincent de Beauvais, bibliothécaire de Louis XI, traite longuement couleurs dans son Speculum Nafurale. L'échelle des couleurs devient arithmétique, musicale et sensible. Entre le blanc et le noir s'étirent des jaunes, des rouges, des fauves, des verts, des bleus, indigos et violets avec nuances et mélanges. Même le noir s'organise du foncé vers l’obscur.

À partir du XIIᵉ siècle est beau tout ce qui est clair, brillant, lumineux.

Les couleurs sont une composante de la beauté. (1)

 

 

 

 

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Trichromie ancestrale et évolution de l'utilisation des couleurs

 

 

 

 

 

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L'émergence du bleu


Entre le milieu du XIème siècle et le milieu du XIIIᵉ siècle, on assiste à l'éclatement de l’ancien schéma ternaire blanc-rouge-noir. L'occident connait alors un essor culturel important. Une couleur, restée cachée des palettes pendant des siècles comme pour mûrir doucement, va jaillir, telle une bannière azurée. La couleur bleue éclate à San Angelo in Farmis, elle gagne les églises romaines. S'étend vers le nord et atteint l'Angleterre.

L'école épiscopale et royale de décoration de manuscrit de Winchester va développer cette couleur comme aucune autre.

L'apparition du bleu devient partie intégrante des goûts et de l'art, particulièrement celui de l'enluminure.

Symbole de la loyauté, du courage, de la fidélité ; version du monde céleste, il s’exprimera pleinement dans les manuscrits du XIIᵉ siècle.


Le bleu qui pour l’homme carolingien ne signifiait rien, ou pas grand-chose est devenu une couleur à part entière.

Pour la première fois depuis la protohistoire, cette couleur, qui est devenue celle de la Vierge et celle de la fonction royale, commence à faire concurrence au rouge qui était jusqu'alors “la couleur par excellence”.





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Schémas illustrant l'évolution du concept de couleur

 

 

 

 

 

 


 

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Couleur et lumière

 


Depuis l'Antiquité, la couleur est subordonnée à la lumière. Aristote assimile la clarté et l'obscurité de l'air à la blancheur et à la noirceur des corps.

En outre, il considère le blanc et le noir comme des couleurs.

Ces deux pôles sont sources de toutes les autres couleurs,

lesquelles résultent d'un mélange de blanc et de noir dans

une certaine proportion.

Cette conception qui fera autorité au moins jusqu'à la Renaissance

n'est pas sans conséquence.

- La principale est que les couleurs sont classées suivant un axe

de clarté qui va du blanc au noir. Le jaune étant considéré comme la

couleur la plus lumineuse (la plus proche du blanc) et le bleu le plus

proche du noir.

Les couleurs sont alors pensées et classées en fonction d'un

critère achromatique, celui de la clarté.

Dans les termes des couleurs, cette prédominance de la clarté sur la teinte perdurera pendant tout le Moyen Âge.


Ainsi, les termes : écarlate, cramoisi, pourpre peuvent définir, dans les textes anciens, des teintes allant du rouge au violacé.


Le schéma fixé par Aristote et son école ne subira pas de modification profonde. Du point de vue théologique, la lumière possède, à celle époque, une double nature.

- Lux représente l'essence lumineuse, la source de l'illumination, identifiée à Dieu.

- Lumen en est l'aspect le plus matériel (l’agent qui autorise la perception lumineuse ou colorée). Selon cette conception, les relations entre lumière et couleur étaient assez complexes.

La couleur, considérée comme une propriété résidant à la surface des choses. était plutôt du côté de Lumen.


Cette “métaphysique” de la lumière trouve une parfaite illustration dans la fonction du vitrail.

En effet, ceux-ci, sombres et ternes dans un jour gris, révèlent leurs nuances et leurs éclats lorsqu'un rayon de soleil les traverse.

Cela permet de comprendre le rôle capital que joue la luminosité dans la mise en évidence de la couleur.

 


 

 

 

 

 

(1) Dans les civilisations traditionnelles d'Afrique, on utilise toujours le blanc, car il symbolise l’ancêtre, le rouge, car il est la marque du chef et le noir, car il est le concept coloré de la nuit.


 

Porteur d'eau en Afrique du Nord

L'habit traditionnel rouge est symbole de vie

 

 

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La trichromie ancestrale
 
 
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