L'ART DES COULEURS - LES BLEUS ARTIFICIELS
Table des matières :
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- Nuancier.
- Cendre bleue.
- Aigue marine.
- Smalt.
Les bleus artificiels
Nuancier des bleus artificiels
Nous trouvons dans cette partie d’autres bleus plus ou moins intéressants.
Depuis la cendre bleue (vert/bleu de Cuivre) dont Turquet de Mayerne dit : « La cendrée quelle quelle soit, mesme la plus belle se faict avec le vert de gris, et partant elle meurs et s’altère pour belle qu’elle soit. »
Qui, “frais”, donne un bleu proche d’une azurite de moyenne qualité, mais posé, Après quelques temps, (lorsqu'il à perdu son ammoniaque), dérive vers un bleu/vert, plus vert que bleu d'ailleurs.
Nuancier cendre bleue
Jusqu’à l’aigue marine teintée (ms Byzantin) qui donnera un bleu pâle sans consistance
Ces couleurs peu honorables sont à oublier.
Le bleu égyptien en revanche est une couleur à retenir.
C’est certainement le premier pigment synthétique inventé.
Sa conception, il y a près de 4500 ans, remonterait à la période prédynastique
Il s’est ensuite, aux cours des siècles, répandu dans tout le bassin méditerranéen.
Ainsi, on le retrouve à Knossos, Mycènes, Pilos … en Grèce,
à Pompéi, Herculanum… chez les romains.
Il est probable qu’il est né des mains des artisans de la poterie vitrifiée, mais on ne possède aucun document égyptien d’époque décrivant sa fabrication.
Au Moyen Age, il semblerait que ce procédé se soit perdu après la chute de l’Empire romain d’Occident et Isidore de Séville (1er quart du VIIème siècle) est le dernier auteur à en parler.
pigment de bleu égyptien
Nuancier bleu égyptien
Quant au smalt, il fut probablement utilisé, en premier lieu, pour la fabrication des émaux et la coloration du verre. (En italien, smalto = émail)
Nuancier smalt
Il possède une bonne solidité à la lumière toutefois on observe une dégradation d’origine chimique lorsqu’il est employé dans des huiles.
En revanche, en détrempe ou dans les fresques on ne rencontre pas de problème particulier.
Cuisson du smalt
Fin de cuisson
Refroidissement lent du bloc de smalt
Refroidissement total
Smalt en bloc compact
Smalt pigments
Reste le mystérieux bleu d’argent. Albertus Magnus en donne une recette dans son ouvrage de magie des campagnes “Le Grand Albert”. Plus tard nous retrouvons la recette chez d’autres auteurs depuis “De Arte Illuminandi ” jusqu’au manuscrit de Turquet de Mayerne au XVIème siècle.
Il semble y avoir avec ce "pigment" une “charge superstitieuse” liée à l’argent qui avant 1934 date de la découverte de la pénicilline a été, cela depuis la plus haute antiquité, largement utilisé pour traité diverses maladies infectieuses.
Le Dr. Turquet de Mayerne ne dit-il pas : « … A ce moment les plaques d’argent avec le sel et tous les autres ingrédients sont devenus d’une très belle couleur azur, qui résiste au feu, et à toute épreuve » … … … ce qui semble peu vraisemblable !